S.O.S. herpès
Une personne sur cinq est infecté par l’herpès génital et à peu près 80% des personnes infectées ne savent pas qu’elles sont atteintes. L’Agence de santé publique du Canada a donc décidé de faire prévaloir de nouvelles lignes directrices cliniques pour venir en aide aux patients et pour mieux soutenir les médecins face à ce mts.
La prévalence de l’herpès génital, un virus infectieuse à la fois très contagieuse et incurable, a augmenté de 30% au cours des trois dernières décennies. Souvent transmise sans symptômes visibles, de nombreuses personnes infectées du virus ne savent pas qu’elles sont atteintes, ce qui signifie qu’elles ne peuvent prendre les mesures préventives nécessaires pour enrayer la propagation de la maladie.
«Même si nous comprenons mieux comment l’herpès génital se transmet et doit être traité, les taux d’infection continuent d’augmenter. Cette situation peut être attribuable à la méconnaissance de la prévalence et du risque, de même qu’à un phénomène de marginalisation faisant en sorte que les personnes atteintes évitent de parler de leur état à leurs nouveaux partenaires, voire à un médecin», affirme le Dr Guy Boivin, microbiologiste et infectiologue à l’Université Laval.
La maladie provoque des lésions et des plaies vives douloureuses et peut avoir de graves conséquences physiques et psychologiques, dont la dépression, un risque accru d’infection par le VIH et de sérieuses complications fœtales et néonatales.
Cependant, les nouvelles sont encourageantes. L’usage responsable du condom et la prise d’un antiviral peuvent aider les personnes atteintes d’herpès génital à profiter d’une vie sexuelle saine et satisfaisante sans pour autant transmettre le virus de l’herpès.
De plus, l’Agence de santé publique du Canada a émis de nouvelles lignes directrices cliniques visant à mieux guider les médecins dans la prise en charge de l’herpès génital, tant au niveau du diagnostic que de la prévention, de la transmission, du traitement et de l’aide psychologique.
Ce qu'il faut savoir
Lors de consultations, les médecins doivent:- Avec les patients, passer en revue et examiner les mesures de prévention et déterminer les obstacles à la prévention et les moyens de les surmonter. Informer les patients que l’usage du condom diminue la transmission de l’herpès génital.
- Informer les patients sur l’évolution naturelle de la maladie, en insistant sur l’éventualité d’épisodes récurrents, sur l’excrétion asymptomatique du virus et sur sa transmission sexuelle. Jusqu’à 70 % des cas de transmission de l’herpès génital surviennent en l’absence de signes ou de symptômes manifestes (excrétion virale asymptomatique).
- Recommander aux patients d’informer leur(s) partenaire(s) sexuel(les) qu’ils sont infectés. Diverses ressources sont disponibles pour faciliter la discussion et bien conseiller les patients.
- Dire au patient que des traitements antiviraux peroraux existent. Les antiviraux réduisent la fréquence des poussées et peuvent prévenir la transmission du virus. L’effet de l’usage du condom et celui du traitement antiviral peuvent être additifs.
- Reconnaître que bien des gens atteints d’herpès génital en viennent à souffrir de dépression et de solitude. Procurer de l’aide empathique et informative en continu, non seulement auprès des personnes atteintes d’herpès génital, mais également auprès de leurs partenaires.
«Ces nouvelles lignes directrices axées sur le traitement de l’herpès génital offrent aux médecins l’information dont ils ont besoin pour aborder efficacement le sujet avec leurs patients. Une communication franche constitue la pierre angulaire de toute démarche visant à enrayer la propagation de l’herpès génital» affirme Dr Boivin.
«Quand le médecin m’a annoncé que je souffrais d’herpès génital, j’ai pensé que je ne pourrais jamais plus vivre une relation significative, mais je me suis ensuite rendu compte qu’il y avait moyen de composer avec la maladie. J’ai aussi compris que j’avais la responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour ne pas transmettre le virus», affirme Jerry (un pseudonyme est utilisé afin de préserver l’anonymat), de l’Association Phoenix, un groupe de soutien pour les personnes aux prises avec l’herpès génital. «Si vous avez l’herpès génital, consultez votre médecin pour savoir comment mieux prendre en charge l’infection et ne pas la transmettre à votre partenaire. Vous avez un rôle important à jouer.»
Des ressources
De plus, la Trousse sur la santé et l’herpès, qui renferme des documents d’information destinés aux patients, peut être obtenue auprès des médecins. Pour de plus amples renseignements sur les lignes directrices de l’Agence de santé publique du Canada axées sur l’herpès génital, visitez le site Agence de la santé publique du Canada